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le moment de parler théologie, et je confesse n’y rien entendre. Une fois, deux fois, voulez-vous être des nôtres, avec ou sans parpaillots ?

Avec, je vous l’ai dit, monsieur le marquis, cela m’est impossible.

— Eh bien, monsieur, reprit Bois-Doré avec une vivacité dont il ne fut pas le maître, ce sera quand vous voudrez ; mais, les jours où vous ne me jugerez pas digne de vous recevoir en ma maison, vous ferez peut-être aussi bien de ne pas venir en ma maison pour me le dire ; car je me demande ce que, ne voulant point y entrer, vous venez y faire, à moins que ce ne soit de dénigrer ceux qui me font l’honneur de s’y trouver bien.

Le recteur cherchait ce qu’il appelait la persécution, c’est-à-dire qu’il désirait irriter le marquis, pour le mettre dans son tort vis-à-vis de lui.

— M. le marquis admettant tous les habitants de ma paroisse à une réjouissance de famille, j’ai cru, dit-il, y être appelé comme les autres. Je m’étais même imaginé que cet aimable enfant, dont on célèbre la recouvrance, aurait besoin de mon ministère pour être réintégré dans le sein de l’Église, cérémonie par laquelle il eût fallu peut-être commencer les réjouissances.

— Mon enfant a été élevé par un véritable chrétien et par un véritable prêtre, monsieur ! Il n’a besoin d’aucune réconciliation avec Dieu ; et quant à cette Morisque sur le compte de laquelle vous croyez être si bien instruit, sachez qu’elle est meilleure chrétienne que bien des gens qui s’en piquent. Soyez donc en paix, et venez chez moi à visage découvert et sans arrière-pensée, je vous en prie, ou n’y venez point du tout, je vous le conseille.

— La franchise est dans mon intention, monsieur le marquis, répondit le recteur en élevant la voix ; et la preuve,