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d’un joli vallon, il est tristement planté dans une région plate et sans étendue.

Avant d’arriver au chemin de traverse qui y conduit, Guillaume avait raconté succinctement à son compagnon les autres vicissitudes de la vie de M. Sylvain de Bois-Doré : comme quoi son père avait voulu l’enfermer dans sa tour pour l’empêcher de retourner avec les huguenots ; comme quoi le jeune homme s’était sauvé par-dessus les murs et avait été rejoindre son cher Henri de Navarre, avec lequel, après le trépassement du roi Henri III, il avait guerroyé neuf ans ; comme quoi, enfin, ayant de son mieux contribué à le mettre sur le trône, il était revenu vivre dans ses terres, où son tyran de père avait cessé de vivre et de faire enrager un chacun.

— Et de son jeune frère, qu’est-il advenu ? dit d’Alvimar, qui faisait effort pour s’intéresser à ce récit.

— Ce jeune frère n’est plus, répondit d’Ars. Bois-Doré l’a peu connu, car son père l’avait engagé de bonne heure au service du duc de Savoie, où il est mort d’une façon…

Ici, Guillaume fut encore interrompu par un incident qui parut contrarier beaucoup d’Alvimar, soit qu’il commençât à prendre intérêt aux renseignements de son compagnon, soit qu’il eût, en qualité d’Espagnol, une répugnance marquée pour les interrupteurs.




III


C’était une bande de bohémiens, qui, couchée tout à plat dans un fossé, se releva comme une volée de moineaux