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de M. de Villareal, de Sciarra et d’Alvimar. Je sais que les Espagnols ont beaucoup de noms ; mais, s’il me dit seulement le véritable et principal que portait cette dame…

— Si vous la savez, répondit d’Alvimar, votre insistance pour me le faire dire est un outrage de plus.

— Eh ! d’Alvimar, ne le prenez pas ainsi ! s’écria Guillaume impatienté. Mettez-y du vôtre, à moins que vous ne vouliez nous faire passer la nuit ici !

— Laissez, mon cousin, dit le marquis ; c’est moi qui dirai ce nom mystérieux. La prétendue sœur de M. de Villareal s’appelait Julia de Sandoval.

— Eh bien, pourquoi pas, monsieur ? dit d’Alvimar relevant avec vivacité ce qu’il crut être encore une insigne maladresse du vieillard. Je ne voulais pas le dire ce nom. Il ne me convenait pas de le trahir, et je pensais que vous l’ignoriez. Puisque, vous aussi, en affirmant ce dernier point, vous m’avez fait un de ces mensonges que vous reprenez si aigrement chez les autres, sachez que Julie de Sandoval était la fille de ma mère et née d’un premier lit.

— Alors, monsieur, répliqua Bois-Doré se découvrant, me voilà prêt à me retirer, et même à me repentir de ma violence, si vous voulez bien me jurer sur l’honneur que vous aviez reconnu votre sœur de mère, Julie de Sandoval, sous son voile, dans la voiture de mon frère, à l’auberge de…

— Je vous le jure, pour vous satisfaire. Je l’avais même aperçue sans voile dans cette auberge.

— Et pour la troisième fois… Pardonnez mon insistance, je dois ceci à la mémoire de mon frère ! Pour la troisième fois, c’était bien votre sœur, Julie de Sandoval ? L’anneau qu’elle portait au doigt, qui est maintenant au