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son argent pour l’amusement des autres. Il entretient en ce moment deux troupes de comédie, l’une française, l’autre italienne, qui représentent dans des jeux de paume très-bien décorés.

— Quoi ! dit Bois-Doré, vous avez revu les tragiques historiens de M. de Belleroze ? Ils sont ennuyeux comme quarante jours de pluie !

— Non, non ; cette fois, la troupe s’appelle les Comédiens français du sieur de Lambour, et il y a là des gens fort habiles. Mais le temps se passe, et voici le fidèle Adamas qui vient nous dire que les chevaux sont prêts, n’est-ce pas ? Partons donc, mon cher Villareal, et, puisque vous avez promis au marquis de venir demain le remercier, je m’invite avec vous.

— J’y compte bien, reprit Bois-Doré.

— Et vous pouvez compter aussi, monsieur, lui dit d’Alvimar en le saluant profondément, que je vous fournirai toutes les preuves de ce que j’ai avancé.

Bois-Doré ne répondit que par un salut.

Guillaume, pressé de se mettre en route, ne remarqua pas que le marquis, malgré son apparente courtoisie, s’abstint de tendre la main à l’Espagnol, et que celui-ci n’osa lui demander de toucher la sienne.




XXX


À peine furent-ils en selle, que le marquis, s’adressant à Adamas, lui dit d’une voix émue :

— Vite, mon hausse-col, ma bourguignote, mes armes, mon cheval et deux hommes !