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à cet entretien, désirant que tout rapport entre son héritier et la bohème fût brisé sans retour. Mais, comme il ne s’était pas expliqué à cet égard, l’enfant ne crut pas lui désobéir en se glissant dans le labyrinthe et en guettant, par une petite meurtrière donnant sur le village, la sortie du bohémien.

— Qui m’appelle ? dit celui-ci en cherchant des yeux autour de lui.

— C’est moi, dit Mario. Je veux que tu me donnes des nouvelles de Pilar.

— Et qu’est-ce que tu donneras pour ça ?

— Je ne peux rien te donner. Je n’ai rien !

— Imbécile ! vole quelque chose !

— Non, jamais. Veux-tu me répondre ?

— Tout à l’heure ; réponds-moi d’abord. Que fais-tu dans ce château ?

— De la musique.

— Après ?… Ah ! ah ! tu ne veux pas parler ? C’est bon. Adieu !

— Et tu ne me diras pas où est Pilar ?

— Elle est morte, répondit brutalement le bohémien, qui s’éloigna en sifflant.

Mario le rappela en vain. Quand il ne l’entendit plus il se mit à courir et à jouer dans le labyrinthe, essayant de se persuader que La Flèche s’était moqué de lui. Mais l’idée de la mort de sa petite compagne se dressait affreuse dans sa vive imagination.

— Elle disait que La Flèche la battait, pensa-t-il ; mais je ne le croyais pas. Il ne la battait pas devant nous. Mais peut être qu’elle ne mentait pas ; peut-être qu’en la battant, il l’a tuée.

Et, en songeant ainsi, l’enfant versa quelques larmes. Pilar n’était pas une créature bien aimable ; mais il y