Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Comment, dit-il à Lucilio, expliquerez-vous ce qu’il m’a révélé de la Bellinde et du presbytère ?

Lucilio répondit que cela était bien aisé. Bellinde avait écouté, la veille, aux portes de l’appartement du marquis ; La Flèche avait écouté, le matin, à la porte ou sous les fenêtres de la cure.

— Vous dites sensément les choses, s’écria le marquis, et je vois bien qu’il n’y a pas là d’autre magie que celle de la sainte Providence, qui a amené, avec cet enfant, la vérité et la joie dans ma maison. Allons souper ! nous aurons ensuite l’esprit plus lucide.

Cette fois, le marquis soupa vite et sans plaisir.

Il se sentait espionné par Bellinde, qui n’avait plus l’espoir d’écouter dans le passage secret, vu qu’Adamas, pendant qu’il tenait les maçons, l’avait fait murer dans la journée ; mais la curieuse et malveillante fille remarquait les longues conférences du marquis et de Jovelin avec Mercédès et l’enfant, les portes fermées pendant ces entretiens, et surtout les airs importants et triomphants d’Adamas dont chaque regard semblait lui dire : « Vous ne saurez rien ! »

Elle n’était pas assez intelligente pour deviner quoi que ce fût. Elle pensait que le marquis, donnant suite à ses espérances de mariage, préparait avec « les égyptiens » un divertissement pour la petite veuve.

Il n’y avait rien là dont elle pût tirer parti contre Adamas, son ennemi personnel ; mais elle ressentait, contre lui et contre la Morisque, une jalousie qui ne cherchait que l’occasion d’une vengeance.

Lorsque Bois-Doré fut seul avec Jovelin, ils concertèrent et arrêtèrent un plan de conduite pour le lendemain vis-à-vis de d’Alvimar.

La lettre de M. Anjorrant fut attentivement relue et commentée.