Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui le faisait redoubler de politesse et de prévenance pour son hôte.

D’Alvimar ne put se venger de sa défaite qu’en éclaboussant tant qu’il put maître Jovelin, trottant derrière le marquis.

À peine arrivé au manoir, comme l’heure du souper n’était pas encore venue, il sortit à pied pour aller conférer avec M. Poulain.

— Eh bien, monsieur, dit, en débottant son maître, le fidèle Adamas, qui, en sa qualité d’homme de chambre, ne quittait presque jamais le manoir de Briantes ; faut-il songer au repas des fiançailles ?

— Précisément, mon ami, répondit le marquis. Il y faut songer au plus tôt.

— Vrai, monsieur ? Eh bien, j’en était sûr, et j’en suis si content que je ne m’en connais plus. Figurez-vous, monsieur, que cette haquenée rouge que vous appelez Bellinde, et qui serait mieux nommée Tisiphone…

— Allons, allons, Adamas, vous avez l’humeur trop peu endurante ! Vous savez que je n’aime point entendre injurier une personne du sexe. Qu’y a-t-il encore entre vous ?

— Pardon, mon noble maître ; mais il y a que cette fille ténébreuse écoute aux portes, et qu’elle sait la démarche que monsieur a faite aujourd’hui. Ce tantôt, elle en a ri comme une mouette avec la sotte gouvernante du recteur.

— Que savez-vous de cela, Adamas ?

— Je le sais par magie, monsieur ; mais, enfin, je le sais !

— Par magie ? Depuis quand vous adonnez-vous aux sciences occultes ?