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est fermée en dedans ; c’est le cabinet d’étude de mademoiselle de Villepreux, et moi seul ai le droit d’y pénétrer en son absence.

— Il faudra toujours bien enlever la porte pour la réparer, dit le père Huguenin, à moins que vous ne vouliez y laisser des chatières.

— Ceci viendra en son temps, répondit M. Lerebours ; vous n’avez affaire maintenant qu’avec l’escalier. Voici la place, et si vous voulez descendre je vais vous montrer le plan.

Pierre descendit de l’échelle, et l’économe déroula d’abord devant lui plusieurs planches ; c’étaient diverses gravures à l’eau-forte d’après des tableaux de vieux intérieurs flamands.

— Mademoiselle, dit M. Lerebours, a désiré que l’on se conformât au style de ces escaliers, et que l’on choisît, parmi les échantillons que voici, celui qui s’adapterait le mieux aux exigences du local. J’ai fait en conséquence tracer un plan suivant les lois de la géométrie ; je présume qu’en vous le faisant expliquer vous pourrez vous y conformer.

— Ce plan est défectueux, dit Pierre aussitôt qu’il eut jeté les yeux sur la planche de trait que l’intendant déroulant devant lui d’un air important.

— Songez à ce que vous dites, mon ami, répondit l’économe ; ce plan a été exécuté par mon fils,… par mon propre fils.

— Monsieur votre fils s’est trompé, reprit Pierre froidement.

— Mon fils est employé aux ponts et chaussées, apprenez cela, maître Pierre, s’écria l’intendant tout rouge de dépit.

— Je ne dis pas le contraire, dit Pierre en souriant ;