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rition d’un ballet de balais nous a fait l’effet d’une hallucination, qui, du principal personnage de la pièce, se communiquait à nous-mêmes.

J’ai engagé l’auteur, à recopier ses canevas, lisibles pour lui seul, et à les publier. Ce ne sont pas de simples scénarios ; ils comportent comme je l’ai dit, un dialogue net et serré, dont il se sert quand bon lui semble, et qui serait suffisant pour un maître de jeu, c’est-à-dire pour toute personne adroite de ses mains qui aurait des Guignols à sa disposition et voudrait leur faire représenter une pièce au pied levé. C’est, je le répète, un amusement de famille ou d’intimité qui a sa valeur dans la vie générale dont la culture intellectuelle doit être le but. Plaisirs d’enfants si l’on veut, mais plaisirs d’artistes comme tous ceux que recherche l’esprit français, amoureux de la fiction dans tous les genres.

L’art du décorateur trouve aussi sa part dans ce divertissement et pour qui s’occupe ou veut s’occuper de peinture, la détrempe est le meilleur apprentissage qu’on puisse faire. Ce n’est pas un art secondaire comme pourraient le croire les gens superficiels. C’est l’art type, au contraire, l’art mathématique, le grand art exact dans ses procédés, sûr dans