Page:Sand - Le Théâtre des marionnettes de Nohant, paru dans Le Temps, 11 et 12 mai 1876.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plomb de vieux comédiens. On avait amélioré l’éclairage, la chose la plus difficile à obtenir sans risque d’incendie dans un théâtre portatif. Mais le système était encore trop imparfait pour qu’on s’appliquât beaucoup aux décors. Et puis on jouait encore la comédie improvisée plus souvent et plus volontiers que les marionnettes. Ce qui n’empêchait pas certaines soirées d’être consacrées à la lecture. Chacun lisait à son tour pendant que les autres travaillaient aux costumes ou à la sculpture des figurines. Nous achevions les Girondins de Lamartine, quand, par une préoccupation très naturelle, Maurice et Lambert eurent l’idée de représenter toute la révolution française en une série de pièces, conçue comme un roman historique à la Walter Scott. Il y en eut seulement deux de jouées. La révolution de Février nous surprit au beau milieu de notre vie de campagne et nous dispersa de nouveau.

En 49, on se remit à l’œuvre : la troupe composée de 17 personnages s’installa dans une petite pièce voûtée qui servait de garde-meuble et que dans mon enfance on appelait je ne sais pourquoi, la salle des archives. En