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De son côté, le duc fut très-occupé de son changement de position pécuniaire. Il vendit ses chenaux, son mobilier, congédia ses laquais, et vint, à la demande de sa mère, s’installer provisoirement, par économie, dans un entre-sol de son hôtel, qui allait être vendu aussi, mais avec cette réserve que le marquis resterait pendant dix ans principal locataire, et que rien ne serait changé dans l’appartement de sa mère.

Quant à Urbain, il monta trois étages et entassa ses livres dans un logement plus que modeste, protestant qu’il n’avait jamais été mieux, et qu’il avait une vue magnifique sur les Champs-Élysées. Durant son absence, on fit les préparatifs de départ pour la campagne, et mademoiselle de Saint-Geneix écrivait à sa sœur : « Je compte les jours qui nous séparent de cette bienheureuse campagne, où je vais enfin marcher à mon aise et respirer un air pur. J’ai assez des fleurs qu’on voit mourir sur la cheminée : j’ai soif de celles qui éclosent en plein champ. »


VII


LETTRE DU MARQUIS DE VILLEMER AU DUC D’ALÉRIA.


Polignac, 1er mai 45, par Le Puy (Haute-Loire.)

L’adresse que je te donne est un secret que je te confie, et je suis heureux de te le confier. Si par