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résolue à retourner sur ses pas et à marcher jusque ce qu’elle rencontrât M. de Villemer.

Peyraque la retint, mais il dut céder et recommencer, malgré le danger toujours croissant et la difficulté d’une marche toujours plus ralentie, la demi-lieue qu’ils venaient de franchir avec tant de peine depuis qu’ils avaient perdu de vue le marquis.

Ils le cherchèrent en vain des yeux. En une heure, la neige, large et dilatée, avait fait disparaître le sol et ses aspérités. Il leur était impossible de savoir s’ils n’avaient pas dépassé l’endroit qu’ils voulaient explorer. Caroline gémissait sans s’entendre elle-même, ne trouvant à dire que : « Mon Dieu mon Dieu ! » Peyraque n’essayait plus de la calmer et ne la soutenait qu’en lui disant de bien regarder.

Tout à coup le cheval s’arrêta. — Ce doit être ici que nous avons retrouvé la voie, dit Peyraque. Mignon se reconnaît.

— Alors nous sommes venus trop loin ! répondit Caroline.

— Mais nous n’avons rencontré personne ! reprit Peyraque. Ce monsieur, voyant arriver la tourmente, sera retourné à Laussonne, et nous, qui sommes plus près des Estables, nous risquons de rester ici, je vous en avertis, si la neige ne s’arrête pas.

— Va-t’en, va-t’en, Peyraque ! s’écria Caroline en sautant dans la neige. Moi, je resterai ici jusqu’à ce que je le retrouve !

Peyraque ne répondit pas. Il descendit et se mit à