— Non, pas beaucoup ; mais depuis elle m’a témoigné beaucoup d’intérêt dans mes malheurs.
— Oui, c’est elle qui vous a fait venir. Pourquoi vous détestiez-vous au couvent ?
— Nous ne nous détestions pas ; nous n’étions pas liées, voilà tout.
— Et à présent ?
— À présent elle est bonne pour moi, et je l’aime par conséquent.
— Vous aimez donc ceux qui sont bons pour vous ?
— N’est-ce pas naturel ?
— Alors vous m’aimez un peu, car il me semble que je ne suis pas mauvais avec vous, moi !
— Certainement, vous êtes excellent, et je vous aime bien.
— Comme elle vous dit ça ! J’aime bien ma bonne, mais j’aime encore mieux aller à dada ! Ah çà ! dites-moi, vous ne comptez pas me desservir auprès de votre petite amie d’Arglade ?
— Vous desservir ! voilà des mots de votre vocabulaire qui n’entrent pas dans le mien.
— Oui, c’est vrai, pardon. C’est que… voyez-vous, elle est soupçonneuse, elle pourra bien vous questionner. Vous ne manquerez pas de lui dire que je ne vous ai jamais fait la cour ?
— Oh ! pour cela, comptez sur la vérité, répondit Caroline en partant. — Et le duc l’entendit rire en prenant le galop.
— Allons, se dit-il, j’ai menti, et c’est peine perdue.