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conseils et les bons exemples n’avaient pas toujours manqué. Il y avait eu une dose de lumière et de liberté dans ces âmes, même dans celle de Tonino. Ils méritaient à coup sûr de sanglants reproches et quelque rude leçon.

Cela suffisait bien à mon ressentiment légitime ; outre que je n’admets pas la peine de mort, je n’ai jamais eu le goût de tuer, de frapper ou de torturer. Je me fais une telle idée de la dignité humaine, que je ne connais pas d’expiation comparable à celle de se voir flétri à bon droit par le dédain d’un homme juste.

D’ailleurs, eussé-je eu, selon moi, le droit de tuer mon rival, je ne l’eusse pas fait. Il était père de famille, et sa femme l’idolâtrait. Elle était pure et vraiment digne et dévouée, cette Vanina. Elle nourrissait une innocente créature à qui l’on avait donné mon nom et que ma bouche avait bénie. Je me représentais l’horreur d’une scène de violence dont cette famille eût pu être témoin et victime. Je me souciais fort peu de ce que l’on pourrait railler en moi, si l’on venait à découvrir le secret qui souillait mon intérieur. Un homme qui se respecte aussi scrupuleusement que je l’ai fait toute ma vie sait très-bien qu’il aura sa revanche devant l’opinion. Ce n’était pas, on l’a bien vu, pour préserver ma réputation, c’était pour empêcher le public d’avilir et de briser ma malheureuse femme, que j’avais réduit par la force Sixte More au silence.

Quand je me fus mis en présence du blâme à infliger