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tion pour une vaine recherche de naufragés imaginaires, afin de livrer cette capture à des pirates. Il fut même question de le constituer prisonnier, comme ayant assassiné le patron de l’Alcyon. Enfin, quand il fut parvenu à prouver sa sincérité et que le temps fut devenu calme, il réussit à louer à tout prix une tartane dont l’équipage se moquait de lui et le conduisait à l’aventure, sans se presser et sans consentir à approcher des écueils où il voulait précisément la faire entrer. Il louvoya très-longtemps avant de reconnaître l’endroit où nous étions et n’y put pénétrer qu’avec une barque de sauvetage dont il s’était fait accompagner.

Tout ceci vous explique comment il ne put arriver à nous qu’au moment où nous ne conservions plus ni espérance ni désir de lutter. Je dois excepter Bellamare, dont les souvenirs nets nous prouvèrent qu’il n’avait pas cessé un instant de veiller sur nous et de se rendre compte de notre situation. La tartane nous transporta au port de Raguse, et c’est là seulement qu’au bout de quelques jours je retrouvai la mémoire du passé et la notion du présent. Nous avions tous été très-malades, mais, avec mon grand corps jeune, robuste et par consé-