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Samson, qui m’avait tant de fois remué et pénétré. Il continua. Il disait si bien ! Ce monologue est si charmant, et il l’avait si finement creusé et compris ! Je ne sais si j’étais influencé par tout ce que je savais du personnage réel, mais l’acteur me parut admirable. J’oubliai son âge, je compris l’amour obstiné d’Impéria, j’applaudis avec enthousiasme.

Laurence était immobile et muet. Ses yeux étaient fixes, il paraissait changé en statue. Il retenait son haleine, il ne cherchait pas à comprendre ce qu’il voyait. La sueur perla à son front quand, passant à la scène viii, Suzanne entra et entama le dialogue avec Figaro. C’était Impéria ! Madame de Valdère était pâle comme la mort. Laurence, devinant son anxiété, se tourna vers elle, lui prit la main et la tint contre ses lèvres tout le temps que dura la scène. C’est un rapide duo d’amour à teinte chaude. Les deux amis la jouèrent avec feu. Impéria me parut aussi rajeunie que Bellamare ; elle était pleine de verve et d’animation, on eût dit que la pauvre fatiguée avait de la vitalité à revendre.

Lambesq vint ensuite simuler avec plus d’énergie que de distinction la colère d’Almaviva. Chérubin se