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de ses aventures, — il a beaucoup de retenue et de pudeur, — mais ne pouvant pas toujours cacher ses émotions. Il y a eu des intervalles assez longs où j’ai cru ne plus l’aimer et où je me suis applaudie de n’avoir jamais confié mon secret à personne. Ma fierté, trop souvent blessée, est la cause bien simple de ma discrétion invincible. Si j’avais avoué la vérité à Laurence ou à tout autre, je les aurais vus rire amèrement de ma folie. Je n’ai pu me résoudre à être ridicule. Mon silence et la persistance de mon affection m’ont empêchée de l’être. Bellamare, ne soupçonnant pas la nature de mon attachement, n’a jamais eu de torts envers moi.

» Un seul ébranlement s’est produit dans l’équilibre où je m’étais maintenue. L’amour de Laurence m’a troublée et fait souffrir. Je vous ai promis de tout dire, je ne vous cacherai rien.

» La première fois que je le remarquai, il ne me plut pas. Quand, depuis l’enfance, on a fait son type de prédilection d’une physionomie riante et caressante, de beaux traits avec un regard triste, cette expression un peu menaçante que donne un amour contenu, causent plus d’effroi que de sympathie. Je fus très-sincère en disant de Laurence