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— Non, je le devine.

— C’est moi, en effet ; à quoi me reconnaissez-vous ?

— À votre générosité ! Ce n’est pas la première fois que vous êtes prête à agir ainsi. Ne l’avez-vous pas écrit à Bellamare ? ne l’aviez-vous pas chargé de me parler de vous ?

— Oui. Il l’a fait ?

— Il l’a fait sans me dire votre nom, que je sais d’aujourd’hui seulement. Dans le wagon où j’ai appris la brillante position de Laurence, quelqu’un a dit : « Il épousera sa voisine, madame de Valdère. » Soyez donc heureuse sans scrupule et sans effroi, chère madame. J’ai appris cela avec un grand plaisir. J’aime Laurence comme un frère.

— Jurez-le, chère enfant, c’est comme un frère que vous l’avez pleuré ?

— Je vois que ces larmes vous resteront sur le cœur ; il faut que ma confiance réponde à la vôtre. Vous saurez tout en peu de mots, car vous connaissez toute ma vie, hormis l’histoire secrète de mes sentiments.

— Dites-moi, dites-moi tout ! s’écria madame de Valdère.