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tant, dans le luxe même… Je connais votre naissance.

— Comme vous êtes bonne, nous ne parlerons pas de cela ; je n’en parle jamais, moi.

— Je le sais ; mais j’ai le droit de vous faire une question. Si vous recouvriez de la fortune, ne quitteriez-vous pas le théâtre avec plaisir ?

— Non, madame, jamais.

— C’est donc une passion ?

— Oui, une passion.

— Exclusive de toute autre ?

Impéria garda le silence.

— Pardonnez-moi, reprit madame de Valdère d’une voix encore plus émue. Je suis indiscrète, je suis condamnée à l’être. Mon devoir est de vous interroger, d’obtenir votre confiance sans réserve. Si vous me la refusez… mais ne voyez-vous pas déjà que vous auriez tort, que je suis une personne sincère ?… Tenez ! ne me prenez pas pour une convertisseuse ; il s’agit de bien autre chose ! Je suis l’amie dévouée d’un homme qui vous a beaucoup aimée, et qui, devenu très-riche, libre de tout lien, pourrait vous aimer encore…

— C’est de Laurence que vous me parlez, ma-