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mais je ne serai jamais ni député, ni préfet, ni chasseur, ni diplomate, ni homme politique, ni thésauriseur, rien enfin de ce qui fait de nos jours ce que l’on appelle l’homme pratique. Je verrai si cette maison que je crée m’inspire quelque chose, sinon je la quitterai et je ferai de grands voyages ; mais j’ai peur de la solitude en voyage comme j’ai peur de l’oisiveté dans la vie sédentaire. Ce qu’il me faudrait, ce qui est de mon âge, ce que mon cœur appelle en même temps qu’il le redoute, c’est l’amour, c’est la famille. Je voudrais être marié, car je ne saurai jamais me résoudre à me marier. Pourtant la pensée m’en est venue plusieurs fois depuis que je connais ma voisine, et il est temps que je vous parie de ma voisine.

Elle s’appelle Jeanne, et elle a les cheveux bruns ondés. Ce sont là ses seuls défauts, car ce sont ses seuls points de ressemblance avec Impéria, qui s’appelle, vous vous en souvenez, Jane de Valclos, et j’aurais voulu aimer une femme qui ne me rappelât en rien celle pour qui j’ai tant souffert. Du reste, le contraste est complet. Elle est grande et belle ; l’autre était petite et jolie. Elle n’a pas la voix timbrée ni la prononciation vibrante d’une