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chambre de mon mieux ; seulement, comme celle-ci est plus grande, j’ai pu y ajouter de bons sofas où nous allons fumer de bons cigares.

Je lui demandai comment et par qui il avait appris la mort de son inconnue.

— Je vous le dirai tout à l’heure, répondit-il. Il faut procéder avec ordre. Je reprends mon récit ; ce ne sera plus qu’un court chapitre à ajouter au roman que vous avez pris la peine de rédiger.




III


Après avoir enseveli mon pauvre père, je partis pour la Normandie dans la situation d’esprit d’un homme qui voyage à la recherche de choses nouvelles pour se distraire d’un profond chagrin, nullement avec l’ivresse d’un pauvre diable qui a gagné à la loterie et qui va toucher son capital. J’avais gardé de ma première et unique visite à mon oncle un souvenir très-maussade. Il ne m’avait pas bien accueilli, vous vous en souvenez, puisque vous vous souvenez de tout, et sa gouvernante m’avait regardé de travers. Je retrouvai le manoir