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Le malheureux n’en savait rien et répétait sans cesse : Scoglio maledetto ! pietra del Diavolo ! si bien que nous étions libres de donner l’une ou l’autre de ces épithètes désespérées en guise de nom à notre écueil. Cela ne nous avançait à rien. L’important était de reconnaître la côte en vue de laquelle nous devions nous trouver et que ne signalait aucun phare. Le patron interrogea ses hommes. L’un répondit Zara, l’autre Spalatro. Le patron haussa les épaules en disant Raguse.

— Eh bien, nous voilà fixés, dit en riant tristement Bellamare.

— C’est pas tout ça, dit à son tour Moranbois. Quand nous serons à la côte, nous verrons bien. Ce n’est pas le diable de faire un radeau avec les débris de la tartane !

Le patron secoua la tête, ses deux hommes en firent autant, s’assirent sur les débris et se tinrent cois.

— Réveillons-les, battons-les, dit Moranbois en jurant. Il faudra bien qu’ils parlent ou qu’ils obéissent.

À nos menaces, ils répondirent enfin qu’il ne fallait pas bouger, ne pas se montrer, ne faire au-