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» Pauvre cher enfant, ton père, un brave ouvrier, ne pouvant s’opposer à ta brûlante espérance, t’avait confié à nous comme à d’honnêtes gens, et parmi nous tu as trouvé des pères, des oncles, des frères et des sœurs, car nous t’avions tous adopté, et nous devions te protéger et te guider longtemps dans la carrière et dans la vie. Tu méritais notre affection, tu avais les plus généreux instincts et les plus charmantes aptitudes. Perdu avec nous sur un écueil au milieu des vagues furieuses, tu as été, malgré ton jeune âge, un des plus dévoués. Une mauvaise influence, un entraînement fatal de la puberté, t’ont livré à un péril que tu as voulu braver, à une folie que tu as expiée effroyablement, mais avec vaillance et résolution, j’en suis certain, puisque nul cri de détresse, nul appel désespéré à tes camarades n’a rompu l’horrible silence de la nuit maudite qui vient de nous séparer pour jamais.

» Pauvre cher Marco, nous t’avons bien aimé, et nous te garderons un souvenir ineffaçable, une bénédiction toujours tendre ! Arbres des tombeaux, gardez le secret de son dernier sommeil sous votre ombre. Soyez son linceul, neiges de l’hiver et sau-