Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

je vais m’opposer sévèrement à ces escapades. Marco est un bon et brave enfant ; quand il comprendra que ces petites folies-là peuvent porter atteinte à notre honneur, il y renoncera. Vous avez bien fait, Lambesq, de me dire la vérité, et je regrette que vous ne me l’ayez pas dite plus tôt.

On se coucha tranquillement, mais je ne sais quel vague pressentiment troubla mon sommeil et m’éveilla avant le jour. Je pensais à Marco malgré moi, j’aurais voulu qu’il fût rentré.

Il avait tonné dans la nuit et une lourde chaleur s’était concentrée dans les appartements. Me sentant oppressé, je ne voulus pas réveiller mes camarades ; je passai sans bruit sur la terrasse que dominait un bastion voisin et d’où l’on voyait, un peu plus loin, la tour d’entrée se dessinant sur un ciel chargé de nuages. La lueur verdâtre du matin faisait ressortir les formes bizarres de ces nuées immobiles. La forteresse, vue ainsi, présentait un amas de masses noires solennellement tristes.

Il y avait, à ce qu’il me sembla, quelques personnes sur la tour, mais elles ne bougeaient pas. Je pensai que c’était des groupes de cigognes endormies sur les créneaux. Cependant, le jour augmen-