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peuplent ? Quoi ! une cause inorganique produirait la vie organisée ? Allons donc ! Laissons à certains théologiens ce mépris pour la création, qu’ils n’ont jamais comprise. Les cloches de leurs églises en savent plus long qu’eux sur la manière de louer le Créateur ; car, si elles n’ont pas conscience de ce qu’elles disent, du moins elles ne disent point de blasphèmes, et leurs notes monotones, qui se mêlent au concert des choses terrestres, sont plus agréables aux cieux que les paroles de mort d’une mystique éloquence.

» Oui, tout chante et tout parle dans l’univers pour proclamer incessamment l’éternelle vitalité de l’univers. L’homme seul, en ce monde-ci, sait affirmer son existence par beaucoup de vérités et beaucoup de mensonges. Tout le reste des êtres et des choses exprime le fait de l’existence sans le comprendre. Tout ce que la terre fait dire aux innombrables voix qui émanent d’elle est donc pur et d’une logique indiscutable, puisque c’est la logique même de son ordonnance qui parle en elle. Nous, ses plus hardis enfants, nous cherchons à