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contradictions de sa philosophie. La condamnation du suicide par Rousseau tombe du plus haut possible, c’est-à-dire du sommet de son génie, de sa raison, de sa conscience. Que, malade, épuisé, égaré par un moment de désespoir et d’indignation, il ait attenté à sa vie, il n’y a là ni crime prémédité contre la loi divine qui fait de la vie une chose sacrée, ni abandon raisonné de ses propres principes.

Qu’on relise sur tout cela non pas le mieux écrit, mais le mieux étudié et le plus substantiel des commentaires sur la vie, les écrits et la mort de Rousseau, dans l’édition de M. Musset-Pathay. C’est encore le travail le plus complet, le plus fervent pour guider l’opinion et rassurer le cœur sur le compte de l’immortel auteur des Confessions. Il y a parti pris de le justifier, dira-t-on : nous ne le nions pas ; mais ce sont les avocats les plus convaincus qui trouvent les raisons les plus fortes.

Nous voici bien loin des Charmettes, et la vilaine femme de Rousseau, comme l’appelaient les contemporains de sa vieillesse, nous a trop fait ou-