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Chaque enfant n’a qu’un père scion les lois naturelles, et il est possible, après tout, que Rousseau fût le père naturel des enfants de Thérèse ; mais, lorsqu’il y a d’autres pères présumables, la nature n’a pas, quoi qu’on en dise, de critérium révélateur pour indiquer au véritable père ses devoirs et ses droits. Ceci soulèverait, d’ailleurs, une question immense, que nous ne voulons pas traiter ici, mais qu’on doit au moins entrevoir quand il s’agit d’un fait aussi grave que la condamnation d’un grand personnage historique. Cette question est celle que les lois civiles n’ont pu résoudre et qu’elles ont tranchée hardiment en défendant la recherche de la paternité d’une part, et en imposant de l’autre les obligations de la paternité envers tous les enfants nés dans le mariage. La loi a sa logique : si elle impose au mari un devoir rigoureux, elle lui attribue un droit rigoureux aussi sur la conduite de sa femme. C’est à lui de la séquestrer ou de la surveiller, s’il n’a pas foi en elle. Dans les unions libres, et celle de Rousseau était une affaire de hasard, nullement sérieuse au