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grand prix, et on doit estime et respect au propriétaire des Charmettes, qui n’a pas voulu s’en dessaisir. L’Omphale est fort belle, et la peinture n’est pas mauvaise ; mais madame de Warens était blonde, et celle-ci est brune. N’importe ; cette belle tête sourit, et son regard éclaire encore les Charmettes comme un rayon du passé.

Cette première pièce, assez vaste, était la cuisine où l’on mangeait et où l’on préparait sans doute les fameux élixirs.

Le petit salon où l’on passe immédiatement est aussi pauvre que le reste, et il est charmant, on ne sait pourquoi. Est-ce parce qu’il est un sanctuaire particulier où, après les soins de la journée, le travail et la promenade, on se reposait dans une causerie plus intime et plus sérieuse ?

Là sans doute, l’amie de Jean-Jacques ne s’occupait que de lui, de son avenir, de ses études, de ses projets, de ses idées. Aucun nouveau venu ne profanait le charme de leurs entretiens. Là sans doute, assis le soir sur les marches qui descendent au jardin, ils savouraient le bonheur poétique que