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me bouchant les oreilles, je parvins enfin à m’endormir.

Quand je m’éveillai, au grand jour, je vis que Nasias avait travaillé sans désemparer et que notre cordage de racines avait atteint la longueur convenable. Je l’aidai à l’attacher solidement, et voulus en faire l’épreuve le premier. Je descendis sans encombre, m’aidant des pieds quand je pus rencontrer quelque saillie de lave. J’arrivai ainsi à une petite plate-forme que la corde ne dépassait point assez pour qu’il ne fût pas nécessaire de la tirer à soi afin de la rattacher de nouveau. En me penchant sur le bord, je vis au-dessous de moi un tas de cendres blanches comme de la neige, et je n’hésitai pas à m’y laisser choir. Cette cendre était si friable, que j’y disparus tout entier ; mais, en me secouant, j’en sortis sain et sauf, et je criai à mon oncle de faire comme moi.

Il descendit avec le même succès, et nous nous hâtâmes de couper un bon bout de corde pour l’emporter et le manger au besoin, car nous en avions pour huit ou dix heures à traverser ce lac