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disparaître aveuglément ces rares et curieuses espèces animales et détruisissent les belles essences des forêts, au lieu de les ménager. L’homme est un animal plus malfaisant que tous les autres, ne le sais-tu pas ? Non, non ! laissons les bêtes tranquilles, et gardons pour nous seuls la découverte de cette île si précieuse.

― Pourtant, repris-je, je ne vois pas que, nous qui ne sommes que deux, nous respections absolument la liberté de ces bêtes-ci. J’ignore s’il leur est agréable de nous porter, et convenez que, dans votre pensée, elles vous paraissent très propres à vous aider dans le transport des richesses que vous prétendez découvrir.

― Pas le moins du monde, répondit Nasias. Les richesses que je veux découvrir resteront où elles sont jusqu’à ce que j’aie pris les mesures nécessaires pour me les approprier. Cette île entière, avec tout ce qu’elle contient dans ses flancs, est à moi ; nul ne l’exploitera que mes esclaves, et, s’il m’en faut beaucoup, j’en trouverai beaucoup.

En toute autre circonstance, j’eusse combattu