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la ville noire.

même, l’embrassa cordialement, déjeuna et trinqua avec lui ; puis, mettant sur son épaule son mince paquet et son sac d’outils, il monta le ravin et prit à pied la route de Lyon.

On ne sut pas ce jour-là, ni le lendemain, qu’il était parti. Le troisième jour seulement, Laguerre reçut de lui une lettre, datée de Saint-Étienne, qui paraissait assez gaie, et où il lui disait qu’il voulait voir les usines du Forez pour s’instruire de certains procédés, et tenter de se les approprier. Un autre jour il écrivit à Gaucher, et enfin à Tonine elle-même.


« Ma chère voisine, lui disait-il, permettez-moi de vous écrire pour vous présenter mes devoirs et vous recommander mon cher parrain, envers qui déjà vous avez été si bonne. Forcé de m’absenter pour un temps, et voulant me donner tout entier aux affaires, chose que je n’aurais jamais pu ni voulu exécuter, si vous n’étiez pas pour mon parrain une amie sans pareille, j’éprouve le plaisir de vous remercier pour tout le bien que vous lui avez fait ainsi qu’à moi, et désire que vous sachiez que je n’ai au-