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la ville noire.

présente aux regards, quand une population active et industrieuse résume son cri de guerre contre l’inertie et son cri de victoire sur les éléments par les mille voix de ses machines obéissantes, la pensée s’élève, le cœur bat comme au spectacle d’une grande lutte, et l’on sent bien que toutes ces forces matérielles, mises en jeu par l’intelligence, sont une gloire pour l’humanité, une fête pour le ciel.


IX


Tonine n’avait probablement pas en elle le sens bien défini de cette appréciation, mais elle en avait l’instinct. Elle aimait sa Ville Noire, la blanche fille de l’atelier ; elle y respirait à l’aise et voltigeait sur la sombre pouzzolane des ruelles et des galeries, aussi proprette et aussi tranquille que les bergeronnettes le long des remous de la rivière. Elle n’avait songé qu’à transporter à l’air et au soleil le nid de celui qu’elle appelait son camarade, et, sans être un