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n’était qu’une épreuve où il entrait peut-être bien un peu de coquetterie. Du moins c’était l’idée de Lise, et Gaucher croyait sans examen tout ce que croyait sa femme.

Bien peu de jours après, le père Laguerre fut installé dans une assez bonne chambre, attenant à une pareille, destinée à Sept-Épées, juste au-dessous de celle que Tonine louait chez la Laurentis, une femme très-propre et très-honnête. C’est Tonine qui se chargea avec son hôtesse de surveiller le déménagement de Laguerre et de Sept-Épées, ainsi que de ranger leur petit ménage. Tout y était en fort mauvais état par suite de l’économie du parrain et de l’insouciance du filleul. Lise vint leur donner un coup de main, et un beau soir Sept-Épées fut tout surpris d’entrer dans un logement où tout paraissait neuf, tant les nippes étaient bien reprisées, et les meubles nettoyés et reluisants. Le modeste souper fut servi dans de la vaisselle non ébréchée, et le parrain déclara qu’on trouvait le vin meilleur quand le verre était clair et bien rincé. C’était une grande dérogation à ses habitudes sauvages et dures. Il pa-