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la petite fadette

barrière de l’ouche, et s’en courut nu-pieds comme si quelque chose lui eût dit que son besson approchait de lui. Ce fut pour Landry une journée de parfait contentement. Il avait du plaisir à revoir sa famille et sa maison, depuis qu’il savait qu’il n’y reviendrait pas tous les jours, et que ce serait pour lui comme une récompense. Sylvinet oublia toute sa peine jusqu’à la moitié du jour. Au déjeuner, il s’était dit qu’il dînerait avec son frère ; mais quand le dîner fut fini, il pensa que le souper serait le dernier repas, et il commença d’être inquiet et mal à son aise. Il soignait et câlinait son besson à plein cœur, lui donnant ce qu’il y avait de meilleur à manger, le croûton de son pain et le cœur de sa salade ; et puis il s’inquiétait de son habillement, de sa chaussure, comme s’il eût dû s’en aller bien loin, et comme s’il était bien à plaindre, sans se douter qu’il était lui-même le plus à plaindre des deux, parce qu’il était le plus affligé.