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la petite fadette

temps, de fatigues, de courage et de belle conduite, il devint capitaine, et encore avec la croix par-dessus le marché.

— Ah ! s’il pouvait enfin revenir ! dit la mère Barbeau à son mari, le soir après le jour où ils avaient reçu de lui une jolie lettre pleine d’amitiés pour eux, pour Landry, pour Fanchon, et enfin pour tous les jeunes et vieux de la famille ; le voilà quasiment général, et il serait bien temps pour lui de se reposer !

— Le grade qu’il a est assez joli sans l’augmenter, dit le père Barbeau, et cela ne fait pas moins un grand honneur à une famille de paysans !

— Cette Fadette avait bien prédit que la chose arriverait, reprit la mère Barbeau. Oui-da qu’elle l’avait annoncé !

— C’est égal, dit le père, je ne m’expliquerai jamais comment son idée a tourné tout à coup de ce côté-là, et comment il s’est fait un pareil changement dans son humeur, lui qui était si tranquille et si ami de ses petites aises.

— Mon vieux, dit la mère, notre bru en sait là-dessus plus long qu’elle n’en veut dire ; mais on n’attrape pas une mère comme moi, et je