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la petite fadette

et de tendresse, que Sylvain en éprouva un soulagement et un plaisir d’autant plus grands qu’il l’avait jugée plus courroucée contre lui. Il pleura beaucoup, se confessa de tous ses torts, et lui demanda même son pardon et son amitié avec tant d’esprit et d’honnêteté, qu’elle reconnut bien qu’il avait le cœur meilleur que la tête. Elle le laissa s’épancher, le grondant encore quelquefois, et, quand elle voulait quitter sa main, il la retenait, parce qu’il lui semblait que cette main le guérissait de sa maladie et de son chagrin en même temps.

Quand elle le vit au point où elle le voulait, elle lui dit :

— Je vas sortir, et vous vous lèverez, Sylvain, car vous n’avez plus la fièvre, et il ne faut pas rester à vous dorloter, tandis que votre mère se fatigue à vous servir et perd son temps à vous tenir compagnie. Vous mangerez ensuite ce que votre mère vous présentera de ma part. C’est de la viande, et je sais que vous vous en dites dégoûté, et que vous ne vivez plus que de mauvais herbages. Mais il n’importe, vous vous forcerez, et, quand même vous y auriez de la répugnance, vous n’en ferez rien paraître.