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la petite fadette

côté au sortir de sa fièvre. À présent, son idée contrariera la mienne, et je n’aurai plus la même vertu pour le guérir pendant son sommeil. Il se peut même qu’il me repousse et que ma présence empire son mal.

— Je ne le pense point, répondit la mère Barbeau ; car tantôt, se sentant mal, il s’est couché en disant : « Où est donc cette Fadette ? M’est avis qu’elle m’avait soulagé. Est-ce qu’elle ne reviendra plus ? » Et je lui ai dit que je venais vous chercher, dont il a paru content et même impatient.

— J’y vais, répondit la Fadette ; seulement, cette fois, il faudra que je m’y prenne autrement, car, je vous le dis, ce qui me réussissait avec lui lorsqu’il ne me savait point là, n’opérera plus.

— Et ne prenez-vous donc avec vous ni drogues ni remèdes ? dit la mère Barbeau.

— Non, dit la Fadette ; son corps n’est pas bien malade, c’est à son esprit que j’ai affaire ; je vas essayer d’y faire entrer le mien, mais je ne vous promets point de réussir. Ce que je puis vous promettre, c’est d’attendre patiemment le retour de Landry et de ne pas vous demander de l’avenir avant que nous n’ayons