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la petite fadette

que la chose fût agréée du père Caillaud. Enfin Sylvinet voyait bien qu’on ne serait plus si contraire aux amours de Landry, et le chagrin lui revint. L’opinion, qui vire à tout vent, était depuis peu en faveur de la Fadette ; on ne la croyait pas riche, mais elle plaisait, et, pour cela, elle déplaisait d’autant plus à Sylvinet qui voyait en elle la rivale de son amour pour Landry.

De temps en temps le père Barbeau laissait échapper devant lui le mot de mariage, et disait que ses bessons ne tarderaient pas à être en âge d’y penser. Le mariage de Landry avait toujours été une idée désolante à Sylvinet, et comme le dernier mot de leur séparation. Il reprit les fièvres, et la mère consulta encore les médecins.

Un jour, elle rencontra la marraine Fanchette, qui, l’entendant se lamenter dans son inquiétude, lui demanda pourquoi elle allait consulter si loin et dépenser tant d’argent, quand elle avait sous la main une remégeuse plus habile que toutes celles du pays, et qui ne voulait point exercer pour de l’argent, comme l’avait fait sa grand’mère, mais pour le