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la petite fadette

séparés pour longtemps, car elle était résolue à rester au pays.

— J’ai pour cela, lui dit-elle, des raisons que je te ferai connaître plus tard et qui ne nuiront pas à l’espérance que j’ai de notre mariage. Va achever le travail que ton maître t’a confié, puisque, selon ce que ma marraine m’a conté, il est utile à la guérison de ton frère qu’il ne te voie pas encore de quelque temps.

— Il n’y a que cette raison-là qui puisse me décider à te quitter, répondit Landry ; car mon pauvre besson m’a causé bien des peines, et je crains qu’il ne m’en cause encore. Toi, qui es si savante, Fanchonnette, tu devrais bien trouver un moyen de le guérir.

— Je n’en connais pas d’autre que le raisonnement, répondit-elle ; car c’est son esprit qui rend son corps malade, et qui pourrait guérir l’un guérirait l’autre. Mais il a tant d’aversion pour moi, que je n’aurai jamais l’occasion de lui parler et de lui donner des consolations.

— Et pourtant tu as tant d’esprit, Fadette, tu parles si bien, tu as un don si particulier pour persuader ce que tu veux, quand tu en