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la petite fadette

pensera à moi et me regrettera. Et quand il reviendra, il m’aimera davantage.

Il y avait déjà trois mois que Landry était absent, et environ un an que la petite Fadette avait quitté le pays, lorsqu’elle y revint tout d’un coup, parce que sa grand’mère était tombée en paralysie. Elle la soigna d’un grand cœur et d’un grand zèle ; mais l’âge est la pire des maladies, et, au bout de quinze jours, la mère Fadet rendit l’âme sans y songer. Trois jours après, ayant conduit au cimetière le corps de la pauvre vieille, ayant rangé la maison, déshabillé et couché son frère, et embrassé sa bonne marraine qui s’était retirée pour dormir dans l’autre chambre, la petite Fadette était assise bien tristement devant son petit feu, qui n’envoyait guère de clarté, et elle écoutait chanter le grelet de sa cheminée, qui semblait lui dire :

Grelet, grelet, petit grelet,
Toute Fadette a son Fadet.

La pluie tombait et grésillait sur le vitrage, et Fanchon pensait à son amoureux, lorsqu’on frappa à la porte, et une voix lui dit :