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la petite fadette

Landry accepta de bon cœur les explications de Cadet Caillaud, et celui-ci le consola de son mieux de son chagrin.

— On t’a fait bien des peines, mon pauvre Landry, lui dit-il en finissant ; mais tu dois t’en consoler par la bonne conduite de la petite Fadette. C’est bien, à elle, de s’en aller, pour faire finir le tourment de ta famille, et je viens de le lui dire à elle-même, en lui faisant mes adieux au passage.

— Qu’est-ce que tu me dis là, Cadet ? s’exclama Landry, elle s’en va ? elle est partie ?

— Ne le savais-tu pas ? dit Cadet. Je pensais que c’était chose convenue entre vous, et que tu ne la conduisais point pour n’être pas blâmé. Mais elle s’en va, pour sûr ; elle a passé au droit de chez nous il n’y a pas plus d’un quart d’heure, et elle avait son petit paquet sous le bras. Elle allait à Château-Meillant, et, à cette heure, elle n’est pas plus loin que Vieille-Ville, ou bien la côte d’Urmont.

Landry laissa son aiguillon accoté au frontal de ses bœufs, prit sa course et ne s’arrêta que quand il eut rejoint la petite Fadette, dans le