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la petite fadette

Landry, qui, depuis le premier mot, s’était bien promis d’être prudent et de s’expliquer avec douceur, perdit patience. Il devint rouge comme le feu, et se levant :

— Mon père, dit-il, ceux qui vous ont dit cela ont menti comme des chiens. Ils ont fait une telle insulte à Fanchon Fadet, que si je les tenais là, il faudrait qu’ils eussent à se dédire ou à se battre avec moi, jusqu’à ce qu’il en restât un de nous par terre. Dites-leur qu’ils sont des lâches et des païens ; et qu’ils viennent donc me le dire en face, ce qu’ils vous ont insinué en traîtres, et nous en aurons beau jeu !

— Ne te fâche pas comme cela, Landry, dit Sylvinet tout abattu de chagrin ; mon père ne t’accuse point d’avoir fait du tort à cette fille ; mais il craint qu’elle ne se soit mise dans l’embarras avec d’autres, et qu’elle ne veuille faire croire, en se promenant de jour et de nuit avec toi, que c’est à toi de lui donner une réparation.