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la petite fadette

Madelon, je ne t’aurais pas brouillé avec elle, comme je l’ai fait en te forçant à danser avec moi. Cela m’amusait, j’en tombe d’accord, de voir que, pour danser avec une laideron comme moi, tu laissais de côté une belle fille ; mais je croyais que c’était seulement une petite piqûre à ton amour-propre. Quand j’ai peu à peu compris que c’était une vraie blessure dans ton cœur, que malgré toi, tu regardais toujours du côté de Madelon, et que son dépit te donnait envie de pleurer, j’ai pleuré aussi, vrai ! j’ai pleuré au moment où tu as voulu te battre contre ses galants, et tu as cru que c’étaient des larmes de repentance. Voilà pourquoi je pleurais encore si amèrement quand tu m’as surprise ici, et pourquoi je pleurerai jusqu’à ce que j’aie réparé le mal que j’ai causé à un bon et brave garçon comme je connais à présent que tu l’es.

— Et, en supposant, ma pauvre Fanchon, dit Landry, tout ému des larmes qu’elle recommençait à verser, que tu m’aies causé une fâcherie avec une fille dont je serais amoureux comme tu dis, que pourrais-tu donc faire pour nous remettre en bon accord ?