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la petite fadette

des juments du plus loin qu’il la vit, et joua des sabots pour prendre le trot ; mais comme toutes les juments avaient les enfarges aux pieds, celle qu’il avait enfourchée n’avança pas plus vite pour cela. Landry, se voyant tout près de la petite Fadette, n’osa la regarder, et fit mine de se retourner, comme pour voir si les poulains le suivaient. Quand il regarda devant lui, la Fadette l’avait déjà dépassé, et elle ne lui avait rien dit : il ne savait même point si elle l’avait regardé, et si des yeux ou du rire elle l’avait sollicité de lui dire bonsoir. Il ne vit que Jeanet le sauteriot qui, toujours traversieux et méchant, ramassa une pierre pour la jeter dans les jambes de sa jument. Landry eut bonne envie de lui allonger un coup de fouet, mais il eut peur de s’arrêter et d’avoir explication avec la sœur. Il ne fit donc pas mine de s’en apercevoir et s’en fut sans regarder derrière lui.

Toutes les autres fois que Landry rencontra la petite Fadette, ce fut à peu près de même. Peu à peu, il s’enhardit à la regarder ; car, à mesure que l’âge et la raison lui venaient, il ne s’inquiétait plus tant d’une si petite affaire.