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se cachant comme elle faisait souvent pour connaître tout ce qui pouvait contenter sa curiosité.

De son côté, le pauvre Sylvinet pensa aussi en lui-même à la manière dont il expliquerait son mauvais comportement vis-à-vis de son frère et de sa mère, car il ne s’était point attendu à la feinte de Landry, et il ne savait quelle histoire lui faire, lui qui n’avait menti de sa vie, et qui n’avait jamais rien caché à son besson.

Aussi se trouva-t-il bien mal à l’aise en passant le gué ; car il était venu jusque-là sans rien trouver pour se sortir d’embarras.

Sitôt qu’il fut sur la rive, Landry l’embrassa ; et, malgré lui, il le fit avec encore plus de cœur qu’il n’avait coutume mais il se retint de le questionner, car il vit bien qu’il ne saurait que dire, et il le ramena à la maison, lui parlant de toutes sortes de choses autres que celle qui leur tenait à cœur à tous les deux. En passant devant la maison de la mère Fadet, il regarda bien s’il verrait la petite Fadette, et il se sentait une envie d’aller la remercier. Mais la porte était fermée et l’on n’entendait pas