mac, il se prit, au bout d’une lieue, à bâiller, à pâlir et à confesser qu’il mourait de faim.
— Voilà que ça commence, dit Germain. Je savais bien que nous n’irions pas loin sans que ce monsieur criât la faim ou la soif.
— J’ai soif aussi ! dit Petit-Pierre.
— Eh bien ! nous allons donc entrer dans le cabaret de la mère Rebec, à Corlay, au Point du Jour ? Belle enseigne, mais pauvre gîte ! Allons, Marie, tu boiras aussi un doigt de vin.
— Non, non, je n’ai besoin de rien, dit-elle, je tiendrai la jument pendant que vous entrerez avec le petit.
— Mais j’y songe, ma bonne fille, tu as donné ce matin le pain de ton goûter à mon Pierre, et toi tu es à jeun ; tu n’as pas voulu dîner avec nous à la maison, tu ne faisais que pleurer.
— Oh ! je n’avais pas faim, j’avais trop de peine ! et je vous jure qu’à présent encore je ne sens aucune envie de manger.
— Il faut te forcer, petite ; autrement tu seras malade. Nous avons du chemin à faire et il ne faut pas arriver là-bas comme des affamés pour demander du pain avant de dire bonjour. Moi-même je veux te donner l’exemple, quoique je n’aie pas grand appétit ; mais j’en viendrai à bout, vu que, après tout, je n’ai pas dîné non plus. Je vous voyais pleurer, toi et