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faire, il grimperait déjà sur les chevaux avec son aîné.

— Moi, à votre place, j’aurais amené l’aîné. Bien sûr, ça vous aurait fait aimer tout de suite d’avoir un enfant si beau !

— Oui, si la femme aime les enfants ; mais si elle ne les aime pas !

— Est-ce qu’il y a des femmes qui n’aiment pas les enfants ?

— Pas beaucoup, je pense ; mais enfin il y en a, et c’est là ce qui me tourmente.

— Vous ne la connaissez donc pas du tout, cette femme ?

— Pas plus que toi, et je crains de ne pas la mieux connaître, après que je l’aurai vue. Je ne suis pas méfiant, moi. Quand on me dit de bonnes paroles, j’y crois : mais j’ai été plus d’une fois à même de m’en repentir, car les paroles ne sont pas des actions.

— On dit que c’est une brave femme.

— Qui dit cela ? le père Maurice !

— Oui, votre beau-père.

— C’est fort bien : mais il ne la connaît pas non plus.

— Eh bien, vous la verrez tantôt, vous ferez grande attention, et il faut espérer que vous ne vous tromperez pas, Germain.

— Tiens, petite Marie, je serais bien aise que tu entres un peu dans la maison avant de t’en aller