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reux de cette dernière, il l’aurait encore cherchée pour se distraire et remettre ses esprits dans leur assiette accoutumée.

Mais il regarda en vain dans les prairies environnantes, il n’y trouva ni la petite Marie ni le petit Pierre : il était pourtant l’heure où les pasteurs sont aux champs. Il y avait un grand troupeau dans une chôme ; il demanda à un jeune garçon qui le gardait, si c’étaient les moutons de la métairie des Ormeaux.

— Oui, dit l’enfant.

— En êtes-vous le berger ? est-ce que les garçons gardent les bêtes à laine des métairies dans votre endroit ?

— Non. Je les garde aujourd’hui parce que la bergère est partie : elle était malade.

— Mais n’avez-vous pas une nouvelle bergère, arrivée de ce matin ?

— Oh ! bien oui ! elle est déjà partie aussi.

— Comment, partie ? n’avait-elle pas un enfant avec elle ?

— Oui : un petit garçon qui a pleuré. Ils se sont en allés tous les deux au bout de deux heures.

— En allés, où ?

— D’où ils venaient, apparemment. Je ne le leur ai pas demandé.

— Mais pourquoi donc s’en allaient-ils ? dit Germain de plus en plus inquiet.