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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

ne souffrirais pas vos hommages, même sous forme de plaisanterie.

— Et pourquoi ne les souffririez-vous pas s’ils étaient sérieux ?

— Ah ! oui, voilà le hic, dit Hortense en riant. Il faudrait que ce fût si sérieux, que vous n’en pourriez jamais venir à bout.

— Vous me jugez très-mal, Hortense ! je vous aime sérieusement.

— D’amitié, oui ! je m’en flatte et j’y crois avec plaisir.

— C’est plus que de l’amitié !

— Admettons que ce soit un amour fraternel.

— Et si c’était de la passion ? reprit le jeune militaire en jetant ses bras autour d’elle.

— Ici, je vous arrête, dit Hortense en se dégageant sans terreur et sans trouble. Il y a autre chose que la passion de la jeunesse et le dévouement de l’amitié. Il y a l’amour vrai, qui ne peut s’expliquer par démonstration, mais qui se sent au fond de l’âme et que je rêve, mais que vous n’éprouverez jamais, parce que vous ne le comprenez pas.