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a eu raison. Ça ne nous va pas, à nous autres, les habillements de la ville. Nous ne savons point porter ça. Nous y sommes empruntées. Et ça nous gênerait, d’ailleurs, pour le travail de la campagne. Le frère a bien eu l’idée, quand on nous a fait assavoir qu’il fallait venir ici, de me faire faire une robe à queue et un chapeau à rubans ; mais, moi, je n’ai point voulu. J’aurais fait rire le monde, et nous nous sommes dit tous les deux : « On nous prendra comme on voudra, mais ça serait bien sot de nous déguiser. »

— Vous avez agi en gens d’esprit, dit Hortense, et votre frère nous a prouvé, d’ailleurs, qu’il était homme de sens droit et de cœur généreux. Quant à vous, vous êtes si jolie sous ce charmant bonnet, que ce serait bien dommage de vous affubler de nos modes ridicules. Si je pouvais vivre toujours à la campagne, je voudrais m’habiller comme vous voilà.

— Et je suis sûr, dit Octave, que ça vous irait à merveille ; car elle est très-jolie, cette petite cornette blanche !

— Essayez-la donc, Hortense ! dit la baronne, que